L’Océan profond – ressources biologiques et géologiques

Si l’océan profond représente 66% de la surface de la Terre et plus de 93% de la biosphère, les fonds de mer demeurent en grande majorité (>95%) inexplorés et notre connaissance de sa biodiversité reste profondément lacunaire et fragmentaire. Les grands fonds abritent en effet des paysages complexes et des écosystèmes variés, d’une grande diversité géologique et biologique. Ces environnements profonds comprennent également le sous-sol avec ses couches sédimentaires et le socle volcanique, habité par des microorganismes qui sont fondamentaux pour les échanges océan-lithosphère et la formation et/ou la préservation des ressources minérales et énergétiques.

Ces ressources physiques font l’objet d’un intérêt croissant, suscité notamment par l’augmentation du cours des métaux et le développement de nouvelles technologies gourmandes en métaux rares.

L’exploitation éventuelle de ces ressources impactera l’environnement à des degrés divers selon la nature des sites et des technologies utilisées. A ce stade, la connaissance du fonctionnement de ces écosystèmes est encore trop parcellaire pour évaluer ces impacts et la résilience des écosystèmes.

La France a confié le portage de ses deux contrats d’exploration des ressources minérales dans la zone internationale— nodules polymétalliques dans le Pacifique, sulfures hydrothermaux dans l’Atlantique — à l’Ifremer qui assure les travaux d’exploration, d’identification et de caractérisation des ressources potentielles et les études de l’environnement. Les enjeux scientifiques portent sur la compréhension des processus de formation de ces ressources minérales et l’évaluation de la biodiversité des écosystèmes associés, deux axes qui peuvent également être source d’innovation.

L’objectif de cette table ronde sera de partager les avancées de la recherche et les incertitudes actuelles afin de mieux cerner les enjeux économiques et évaluer la faisabilité d’une exploitation des ressources biologiques et géologiques tout en maitrisant son impact sur ces écosystèmes, notamment dans la perspective des discussions internationales visant à l’adoption d’un instrument international juridiquement contraignant concernant la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale.

Les questions :

L’état actuel de la connaissance en biologie et géologie des grands fonds et les priorités de recherche pour une stratégie d’exploration, d’une éventuelle exploitation et pour la protection de la biodiversité
 
L’état des connaissances permet-il de prendre des décisions efficaces concernant les enjeux économiques/environnementaux d’une exploration et d’une éventuelle exploitation des ressources physiques [pourquoi « physiques » plutôt que « géologiques », ou « minérales » ou encore « minières » ?] et biologiques ? Quelles sont les thématiques pour lesquelles le manque de connaissances est le plus préjudiciable à l’expertise en appui à la puissance publique.

Quelles priorités de recherche et dispositifs d’observation face aux menaces qui pèsent sur l’océan et sur les services écosystémiques marins ? Comment les compléter et les hiérarchiser en fonction des échelles de temps (du court au long terme ?

La contribution de la recherche et l’innovation en lien avec les objectifs de développement durable des Nations Unies, l’instrument juridique international précité, en cours de négociation (ILBI BBNJ), les dispositifs institutionnels d’appui à la puissance publique, agissant de concert avec les acteurs du monde maritime.

Personnes référentes et Keynote speakers :

Daniela Zepilli & Walter Roest